La vie quotidienne à Charrey-sur-Saône       La vie quotidienne à Charrey-sur-Saône

      

Les écoles . . . . 
Ecole des filles et des garçons     

     

                  
Pour les familles paysannes, il y a un siècle, envoyer les enfants à l’école, c’était se priver d’aides efficaces dans tous les travaux des champs. Un enfant, c’est un manoeuvre ou une servante en plus.
Dès l’âge de 8 ans, garçons et filles conduisent et gardent les animaux, matin et soir.
Il faut maintenir les vaches, moutons, oies, dans les prairies, bords de route, champs en friches, afin qu’ils ne broutent pas les cultures.
Les enfants participent à la récolte des fruits (noix, pommes), des pommes de terre, topinambours, effeuillent les choux, les betteraves, coupent l’osier, etc.

À 11-12 ans, ils quittent ces tâches de garde pour des activités ménagères ou agricoles. Les filles participent à la confection des repas, à l’entretien du linge, tricotent ; les garçons s’initient au labourage et, à 16 ans, ils seront traités en hommes ; on leur confiera des tâches de force : battre les céréales, sortir et épandre le fumier, garder les troupeaux, aller au bois.
                         


Les filles surveillent parfois les petits aux récréations.
     

                 

L’école des garçons place Saint-Pierre, dans le bâtiment de mairie, l’appartement de l’instituteur et le secrétariat de mairie étaient au premier étage.
À Charrey, il y avait deux écoles, celle des garçons et celle des filles.
Les garçons étaient dans l’école des garçons à la mairie de Charrey, place Saint-Pierre, et les filles à l’école des filles située à côté de l’église.
Il y avait suffisamment d’enfants pour que les deux écoles fonctionnent, si la classe était unique, garçons et filles s’asseyaient dans des rangées de tables différentes. 


Une certaine image, particulière à chaque sexe, était donnée dès la petite enfance par l’éducation familiale et religieuse ; l’école et les manuels scolaires jouaient un rôle en ce sens.
Les vacances scolaires étaient en été. Elles avaient été placées en juillet et août pour permettre aux enfants de participer aux travaux des champs, surtout fenaison, moisson et vendange nécessitant
beaucoup de main-d’oeuvre ; à cette époque, tout se faisait à la main.
Le sarrau noir, parfois gris, était l’uniforme de l’écolier, parfois aussi des écolières. Les culottes courtes étaient souvent en velours ; on n’utilisait pas de sous-vêtement. Garçons et filles étaient chaussés de sabots ou de galoches à semelle de bois protégée sur le pourtour par du fer ! 
Ensuite, ce fut du caoutchouc. Sur la tête, béret ou casquette.
Souvent, une grande pèlerine de drap de laine servait à la fois de manteau et de vêtement de pluie.
        

         

Jusqu’en 1833, c’est l’instituteur qui fournit le matériel scolaire. Puis les municipalités acceptent de le prendre à leur charge mais certaines refusent. En 1882, la fourniture du matériel scolaire devient obligatoire pour toutes les communes. 

Le chauffage et l’éclairage doivent aussi être assurés par la
commune.
Une circulaire ministérielle du 15 janvier 1883 demande aux instituteurs de signaler les communes qui n’ont pas pris le chauffage en charge. L’entretien du poêle incombait au maître aidé des élèves de service, de même que le nettoyage de la classe.
Qu’il était beau le magnifique Godin de couleur noire qui était dans la salle de classe ! 
Chacun notre tour nous aidions l’instituteur à son nettoyage, c’est l’instituteur qui le chargeait en bois parce qu’il ne voulait pas que nous approchions des flammes.
Le combustible utilisé était le bois, nous étions ravis d’aller au bûcher situé dans une petite salle à côté, et nous revenions les bras chargés de bûches plus ou moins grosses.
Il arrivait parfois que la corvée de bois soit le résultat de notre travail médiocre ou de notre comportement vif ou déluré.
Quelquefois, nous arrivions à mettre des billes en terre dans le poêle et, au bout d’un certain temps, elles éclataient en faisant du bruit. On riait sous cape, certains de nos camarades, pour couvrir les autres, disaient « M’sieur, le bois claque, ce doit être de l’acacia », étant persuadés que notre instituteur
y croyait mordicus.
                                      
       
                                                                     

          
                 

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