La vie quotidienne à Charrey-sur-Saône       La vie quotidienne à Charrey-sur-Saône

           

La pompe à bras

         
Les pompes à bras sont des anciens engins de lutte contre l'incendie, apparus dès le début du XVIIe siècle, ces pompes à incendie ayant pour ancêtres les siphonnes, pompes basées sur le système du siphon perfectionnées par Ctésibios d'Alexandrie vers -130. 

Leur principe est simple : un balancier permet d'actionner un ou deux pistons à la force de l'homme. 
Ces pistons poussent l'eau dans une cloche de pression de laquelle part(ent) une (ou plusieurs) sortie(s) permettant la connexion d'une conduite de refoulement. 
Les pompes à bras étaient hippo-attelées ou tirées par les pompiers

Avant le XVIIe siècle, les pompiers portaient eux-mêmes leurs pompes jusqu'au lieu de leur sinistre. 
La première pompe à bras apparut en 1611 en France, elle possédait une lance montée sur un coude. 
Pompes roulantes, elles étaient tractées par des pompiers ou par des chevaux.

Types de pompes
Plusieurs types existent :


Les pompes à bras refoulantes
La bâche (cuve contenant l'eau d'extinction) est remplie par des seaux
. L'action du balancier permet juste de refouler l'eau dans la cloche de pression, puis dans la conduite de refoulement. Les plus anciennes pompes existantes sont de ce type. Elle n'avaient pas une grande efficacité du fait que le personnel nécessaire était important suivant la distance séparant l'emplacement de la pompe à bras et le point d'eau.

Les pompes à bras aspirantes et refoulantes
L'action du balancier est double : la montée permet d'aspirer de l'eau d'extinction qui est directement refoulée (lorsque le balancier redescend) dans la cloche de pression puis dans la conduite de refoulement (pour l'extinction). L'effectif de ce genre d'engin était relativement important : il devait y avoir deux équipes de "batteurs" (les hommes du feu responsables d'actionner le balancier) afin de pouvoir relever les hommes après une ou deux minutes de "battage".
     

Descriptif de la pompe de Charrey

Monsieur GIRARD Pierre Eléonore, Maire de la commune de Charrey-sur-Saône , agissant en vertu d’une délibération du conseil municipal du 22 février 1881 et approuvé le 10 mai suivant, et d’autre part les Sieurs GUYON & AUDEMAR, Successeurs de GUYON Frères, maîtres de forges et fabricants de pompes à incendie à DOLE, ont été faites les conventions suivantes :

Les Frères GUYON & AUDEMAR s’engagent à fournir à ladite commune une pompe à incendie foulante et aspirante à l’extérieur n°2, ainsi que les accessoires dont suit le détail avec le prix de chacun d’eux, à savoir :
- La pompe avec son chariot , deux lances, quatre jets, deux leviers et six bricoles en coutil sera de 2000 francs.
Un mécanisme à enrayer depuis le siège à 50 francs
- Un coffre pour percevoir les tuyaux sur le char à pompe à 35 francs
13 mètres 50 de tuyaux d’aspiration en caoutchoue, spirale noyée de 1ère qualité à 350 francs.
- 28 mètres de tuyaux de refoulement en cuir clouté à 308 francs
- 50 mètres de tuyaux de refoulement en toile renforcée 112 francs 50
- 2 raccords doubles sur lesdits tuyaux 18 francs

Au total deux mille huit cent quatre vingt trois francs 40 centimes
                     
                                   
La pompe sera confectionnée d’après le système pour lequel les Sieurs GUYON Frères ont été brevetés sans garantie du gouvernement ; manœuvrée par vingt hommes donnant cent vingt à cent trente coups de pistons à la minute, elle devra, par un temps calme et avec une longueur de tuyau de refoulement de quatre mètres, prenant l’eau dans sa bâche, lancer horizontalement son jet à trente cinq mètres mesurés de la caisse à la pompe aux dernières gouttes , et débiter, dans le même laps de temps, de trois cent quatre-vingt à quatre cents litres d’eau.

Le chariot sera confectionné en bois d’une essence convenable et garni de fer partout où il en est besoin. Il aura deux coffres servant de sièges et une caisse garnie intérieurement de cuivre rouge, d’une contenance d’environ trois cents litres. Enfin le tout sera recouvert de trois couches de couleurs à l’huile et au vernis.
Les Sieurs GUYOT & AUDEMAR garantissent que pendant une année, sauf le cas d’une force majeure, la pompe n’aura besoin d’aucune réparation, et que, vieille ou neuve, elle aura toujours la même force de projection et sans autre entretien que celui des garnitures en cuir, dont la valeur n’excède pas la somme de dix francs l’une, et qui d’ailleurs, devront durer dix ans au moins.
La livraison aura lieu dans les quinze jours après l’approbation du présent traité par monsieur le Préfet.
    
                                                                                     

          
                          

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