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De nos jours, qui se souvient de ce personnage bien souvent haut en couleur et maintenant disparu
de bon nombre de nos communes ?
Rappelons qu’il était officier de police judiciaire, chargé de surveiller les récoltes, les propriétés rurales de toute espèce et de constater les délits qui pouvaient
s’y commettre, ainsi que les contraventions aux règlements de la police municipale.
Tous les anciens s’en souviennent et pour cause, tout le monde le connaissait et l’appelait
familièrement par son surnom, « Mimi ». Il se nommait en réalité Georges Tête.
C’était en quelque sorte la personnalité du village, en bon rang après le maire, le curé, l’instituteur et les conseillers municipaux.
Il faut reconnaître que c’était l’homme de l’information « officielle », administrative et communale,
celui par qui toute nouvelle transitait, dans un sens comme dans l’autre.
Il était le trait d’union entre les habitants et les administrés du village.
Quelquefois, il devait affronter les râleurs inconditionnels, pour des choses souvent futiles… Il connaissait tous les habitants de
Charrey.
Pendant sa ronde qui le faisait s’arrêter aux différents points stratégiques de la commune, il
apportait dans chaque rue et dans chaque maison informations, consignes et ordres. Il était coiffé de
son képi qui lui conférait l’autorité communale.
Avis à la population…
À chaque arrêt, il prévenait les gens de son arrivée en soufflant le plus fort qu’il pouvait dans
sa corne en laiton.
Il annonçait par exemple le passage du ramoneur ou celui moins souhaité mais
inévitable du percepteur, de l’inscription des affouages, des manifestations des 8 mai, 11 novembre,
14 juillet, des réunions du conseil municipal. Son rôle consistait également à promouvoir les festivités
locales et à y inviter chaque habitant. |
Homme respecté et parfois craint, Mimi représentait l’autorité communale. Il a été pendant
longtemps l’unique et seul employé de la commune, le gardien de Charrey en quelque sorte.
Il veillait sur tout ou presque.
Sa polyvalence le rendait indispensable au bon fonctionnement matériel de la commune.
Il montait une fois par semaine, souvent le lundi matin, au clocher pour remonter le système de
l’horloge de l’église. C’est lui qui pavoisait les édifices publics, qui distribuait les convocations au
conseil municipal.
Lorsque je suis arrivé à Charrey en 1981, il arpentait encore les rues du village, en roulant sa cigarette
à l’ombre de son chapeau, avant de l’allumer avec un gros briquet à essence.
Lors de mon élection en 1983 au conseil municipal, André
Grebille, le maire de l’époque, nous
annonça le départ en retraite de notre célèbre garde champêtre.
Celui-ci ne fut pas remplacé.
Les conseillers municipaux prirent la relève pour la distribution des documents dans les boîtes aux lettres pour informer les habitants des différentes manifestations.
Maintenant, il est remplacé par les emails, la liste de diffusion et le site internet, ce n’est pas la même
chose.
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