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Christophe BLANCHARD et
sa type A 1920 .. |
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Christophe Blanchard adore
sillonner les routes de campagne à bord de sa "Type A de
1920", qu'il a récemment rénovée, une rencontre du troisième
type...
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Tout petit, Christophe tombe
en admiration devant une vieille traction Citroën que son père a acheté
d'occasion. C'est le déclic, et le jeune garçon sait que plus tard,
lui aussi, possédera une voiture ancienne. Ce couvreur-zingueur
de 38 ans, marié à Muriel (vous vous rappelez, celle qui accompagne
son mari sur les toits), achète il y a quelques années une antique
"Dauphine-Ondine" pour transporter les siens (il a trois
filles).
Puis son épouse lui offre pour la St-Valentin une vieille 4CV Renault,
un peu brinqueballante, dans laquelle il roule tous les jours. Un accident
calme les ardeurs de Christophe, (les freins étaient un peu justes) qui
se voue depuis aux voitures plus anciennes. Un jour, en promenade à
Navilly, il tombe sous le charme d'une "C3" Citroën. "C'était un
puzzle, un tas deferraille" se rappelle-t'il... Il la remet en état, un travail
d'une année, afin de la faire rouler et la revendre pour acquérir une "Mona 6
Renault", dont le moteur faillira lui exploser au visage... Pas échaudé du tout,
Christophe trouve une vieille Juva 4 Renault (modèle Eligor), qu'il
revendra à son tour pour enfin trouver son bonheur, une "Type A" de
1920, donc de millésime dit "vintage" (entre 1919 et 1929), de marque Citroën,
voilà deux ans...
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Patience et récompense
Elle est en piteux état, la "Type A"... Il faudra acheter
deux épaves identiques pour rénover la belle. Moteur refait, mécanique revue,
diverses pièces remplacées ou même fabriquées, un coup de peinture sur la
carosserie, et surtout dégotter une bétaillère d'époque en bois à mettre sur le
chassis.
Christophe la trouve à Blanzy-la-Fiole, la ramène à Charrey, la
retape et l'installe. Il reste juste à fignoler l'intérieur de la cabine. Dernières
vérifications, un coup de démarreur, et c'est parti... Pour
Christophe, une vieille voiture est faite pour rouler, et non pas pour être admirée
sous globe dans un garage.
Et c'est vrai que la "Type A " roule...
Tout un
rituel: démarrage (électrique s'il vous plaît) au quart de tour, cinq
bonne minutes pour faire chauffer l'eau du moteur, puis en route. La première
vitesse passe difficilement, dans un bruit impressionnant de pignons et
de rouages, et la voiture s'ébranle, dans un bruit étourdissant. Passage
de la seconde (en double-embrayage), et voilà l'engin qui prend de la
vitesse...
Lorsque le troisième (et dernier) rapport est enclenché, les décibels
diminuent, et l'engin prend de la vitesse en tremblant.
Nul besoin de chauffage dans la cabine, la chaleur du moteur accompagnée de quelques
vapeurs d'essence envahissent l'habitacle...
A 65 km/h, la route
appartient à Christophe, très fier au volant (en bois), et salue volontiers les
automobilistes qui le croisent, admiratifs...
Des suspensions quasi-inexistantes, une banquette en moleskine à peine rembourrée donc
particulièrement dure et à angle droit, mais quel ravissement...
Christophe est le roi de la route, et le "rheu-rheu" (électrique lui
aussi), annonce son passage dans les villages traversés. |
Un tour de France
C'est vrai que Christophe accompagné de son ami Michel qui l'aide
beaucoup dans ses travaux, est toujours en quête de la pièce qui manque. Il fréquente
assidûment la bourse d'échanges des vieilles voitures à Reims, et
recherche actuellement un pare-brise d'époque de camionnette "Type A
1920". Si vous pouvez l'aider...
Et puis et surtout, pour Christophe, trouver, démonter, nettoyer, remonter une vieille voiture est un véritable anti-stress, il
y consacre quasimment tous ses week-ends. En tout cas, le rève de
Christophe serait d'emmener son épouse faire un tour de France dans une ancienne
MG ou
Triumph des années 60, véhicules plus récents, certes, mais oh
combien plus
doux, surtout pour Muriel qui aime son confort...
Un autre rêve également
pour notre passionné, celui de posséder un jour une "ancêtre"
(un véhicule antérieur à 1905), qui remplacerait avantageusement sa "Type A
1920".
Gageons que ces rêves se réaliseront...
La Type 4, une voiture de base
Le modèle de base type A, qui était une torpédo 4 places 3 portes
sort de l'usine Citroën, sise au 143, quai de javel à Paris, en juin 1919.
L'éclairage et le démarrage électrique étaient une des grandes
innovations, et c'est également une des premières voitures à être équipée du
volant de direction à gauche. Sa vitesse maximale était de 65 km/h. Le carter,
moteur et boite de vitesses étaient en aluminium, tandis que l'allumage se
faisait par magnéto. La type A utilisait deux freins, l'un à pied, à droite
de l'accélérateur et agissant sur le différentiel, l'autre à main, sur
les tambours des roues arrières. Il faut se rappeler que souvent chez les
constructeurs à cette époque on achetait un châssis et ensuite le
carrossier du village fabriquait la caisse selon le besoin du propriétaire...
Toute une époque... |