En 1883, dans sa prochaine session d’avril, le Conseil Général devra prendre une décision à propos d’un pont à établir sur la Saône, nous croyons devoir rappeler les raisons qui désignent naturellement l’emplacement de Charrey et engager nos collègues des communes intéressées à prendre des résolutions définitives.
Un pont établi au port de Charrey rendrait les plus grands services à beaucoup de communes des riches cantons de Seurre, Nuits-Saint-Georges, Genlis et Saint-Jean-de-Losne.
Aux habitants de la rive droite de la Saône il faciliterait l’accès.
De la gare de Pagny sur les deux lignes de Dijon à Saint-Amour et d’Auxonne à Chagny et à Beaune.
Des foires et marchés de Seurre et de la Bresse
De la féculerie importante de Pagny-la-Ville
Pour les habitants de la rive gauche de la Saône ce pont abrègerait la distance qui les sépare :
Des forêts de l’Etat
Des vignobles de la Côte et des côteaux riverains de la Saône
Des riches carrières de Comblanchien
Des moulins à blé d’Esbarres, Aubigny, Brazey et Bessey
Des sucreries de Brazey et Aiserey
De l’importante colonie de Citeaux
Ce pont sera donc bien une œuvre d’intérêt général.
Du reste, c’est dans l’espoir qu’un pont serait prochainement construit au port de Charrey que les communes riveraines de la Saône, de cette région, se sont imposés de lourds sacrifices pour construire ou améliorer les routes aboutissant à ce point et ont fait classer d’intérêt commun le chemin vicinal reliant Charrey-sur-Saône à Verdun-sur-le-Doubs et celui de Bonnencontre à
Citeaux.
En août et en octobre 1880, dix neuf communes des cantons de Seurre, Nuits, Genlis et Saint-Jean-de-Losne ont adressé des pétitions au ministre des travaux publics pour demander la construction d’un pont au port de
Charrey.
L’étendue de la région appelée à profiter de la construction de ce pont est considérable, elle s’étend bien au-delà des communes ayant pétitionné, car seules les localités directement intéressées ont signé.
Et cependant ces dernières occupent à elles seules une vaste étendue de territoire, toute cette riche contrée est arrosée par la Saône qui de Saint-Jean-de-Losne à Seurre parcourt 28 kilomètres sans qu’un seul pont mette en relation les deux rives.
Les bacs de Charrey et du Chatelet distants à peine de 1,500 mètres relient seulement les deux rives.
Aussi nous espérons que l’Etat, le Département et les communes intéressées s’entendront pour relier par un pont les deux tronçons du chemin d’intérêt commun n°32 de Charrey à Verdun.
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