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Charrey-sur-SAONE


 

L'osier à Charrey-sur-Saône

SI L'ON VOUS DIT... "OISOS"
SALIX VITELLINA " JAUNE"
SALIX VIMINALIS "BLANC"
SALIX PURPUREA "ROUGE"
SALIX PURPUREA DAFKAYDES "BLEU"

vous ne pensez certainement pas que ces mots savants grecs ou latins sont en fait les noms d'un arbre bien connu dans notre région. Cette sorte de saule s'appelle couramment L'OSIER.

Pendant des centaines d'années, cet arbre a été respecté, soigné, taillé dans notre commune car il constituait une bonne partie des revenus des habitants
Toutes les familles étaient presque concernées.
Dans notre région, la culture de l'osier était très importante. De nombreux champs étaient plantés. La carte jointe vous montrera d'un coup d'oeil
l'étendue des surfaces exploitées vers les années 30 à 50. Estimons cela à 60 hectares de champs d'osiers.
Le travail de ces brins rapportait quelques sous bien mérités !

QUEL TRAVAIL. ..!
Après la pousse de printemps et d'été, dès la chute des feuilles et jusqu'à la fin de l'hiver, on allait, hommes, femmes et enfants s'enfiler sous les branches, le dos courbé, plié en deux pour couper les brins, petits et gros car il ne fallait rien perdre.

Il fallait confectionner les bottes en "tout venant". Qu'il est pénible ce travail de coupe! souvent sous la pluie, dans le brouillard, quelques fois les pieds dans la neige, le verglas sur les branches, les gouttes d'eau qui vous tombent sur le dos, LA GOUSOTT (serpette, célèbre instrument de défense. ..ou d'attaque des vanniers) tient mal dans les mains glacées qu'il faut réchauffer souvent.

Pourtant une main tient la poignée de brins, l'autre coupe avec la Gousotte affûtée comme un rasoir. Il faut aussi écarter les herbes, les orties, les ronces. Ce n'est pas tous les jours la joie! ...Quand il gèle, que la bise souffle, il n'est                           pas souvent facile de se mettre à la. ...CALE.

Les pieds souvent dans les sabots, ne sont pas non plus très heureux, les vêtements

sont trempés et puis il faut aussi porter les grosses bottes au bout du champ pour les rentrer le soir, à la maison, car les CHARPAGNATTES pourraient bien passer par là et en emporter quelques unes.

Une fois les bottes rangées dans la cour. il est temps de réchauffer les hommes... Un p'tit coup de marc ou de prune, un bon vin chaud ou la soupe... devant le poêle. car la nuit est là et puis il faut encore aiguiser les gousottes pour le lendemain, soigner les bêtes pour certains. p't-être faire une coinchée chez la JEANNE pour d'autres. ..

En tout cas. BRAVO LES ANCIENS car le travail.. ., il fallait le faire : d'autant plus que ce n'est pas fini I

Quand tout est coupé et rentré dans la cour, toujours au froid. Quelques fois à l'abri dans la grange, il va falloir tout reprendre, rouvrir les bottes. passer les brins au peigne pour enlever les herbes et les feuilles, trier les brins par tailles, refaire les bottes en n'y mettant que les beaux brins qui ne font pas la fourche.

Quelles sont belles maintenant ces bottes bien dressées, alignées !

Le poids est estimé. le prix aussi, le gain est calculé, mais il faudra aussi discuter avec l'acheteur. Il ne faut tout de même pas se faire "rouler" !

Cet osier va partir pour différents pays ou destinations (midi de la France, Alsace, Allemagne ,Belgique, Hollande). Il s'en fabriquait de deux sortes: la naturelle et la blanche. Cette dernière, plus particulièrement destinée à la vannerie. reçoit un travail particulier.

Au moment de la récolte, il faut tremper le pied des bottes dans l'eau.

Pour cela, tous les points d'eau sont utilisés. Le bief depuis le haut de pays
jusqu'au pont de la "COMETE", les mares, les sources, les fossés.
Il faut presque se battre pour avoir de la place .

CE N'ETAIT PAS DE LA RIGOLADE I

LA BLANCHE : pour la vannerie requiert un travail particulier. Il faut : mettre l'osier à l'eau à la récolte pour que la sève continue à monter.
Ceci permettra à la peau de se détacher facilement à l'aide du "CIROU"

Cette fourche métallique serre le brin et décolle la peau. On obtient alors le blanc qui n'est en fait que le bois qu'il faudra aussi trier par taille, par grosseur, quelques fois refendre et aussi faire sécher. (Il faut savoir qu'une machine spéciale à cirer a été utilisée par Monsieur GILBERT BEGIN dans les années d'après-guerre. Elle remplaçait à elle seule, 15 personnes).
Ce travail est réalisé après l'hiver (avril ou mai). Bien sûr, cette qualité d'osier se payait plus cher.

L'osier a disparu de CHARREY. Pourquoi ?
* Changement de mode d'attachage de la vigne.
* Utilisation réduite aujourd'hui des paniers, corbeilles, bonbonnes.
* Arrivée des matières plastiques.
* Usure des champs par épuisement.
* Manque de main-d'oeuvre pour la taille.
* Travail mieux payé en ville, à l'usine.
* Matériel agricole moderne.
* Remembrement etc. ..

Tout était bon dans l'osier: le bois était vendu, les peaux, elles aussi, servaient à faire des liens pour la paille, pour les fagots, pour la vigne, pour fermer les sacs.

La production, vers les années 50, était d'environ 500 tonnes.
Messieurs GILBERT et Jean BEGIN ont été de nombreuses années producteurs et
négociants en osier. Wagons et camions emportaient les bottes récoltées à CHARREY, mais aussi dans les environs. Des centaines de tonnes passaient par leurs mains.

Aujourd'hui, il ne reste plus de parcelle d'osier à Charrey.
BRAVO A TOUS CEUX QUI ONT TRAVAILLE ET PEINE PAR TOUS LES
TEMPS !
     

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Email mairie : mairie.charrey@wanadoo.fr

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