Charrey-sur-Saône historique        Charrey-sur-saône historique

                           

                        

                     

Epidémie de Choléra à Charrey
Heures malheureuses - 1854

                                                         
La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés. 
Le choléra a été la première maladie pestilentielle à faire l’objet, dès le XIXe siècle, d’une surveillance internationale.
    
Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie, Vibrio cholerae, qui se transmet par voie directe fécale-orale ou par l’ingestion d’eau et d’aliments contaminés. 
La forme la plus grave de la maladie se caractérise par l’apparition soudaine d’une diarrhée aqueuse aiguë qui peut entraîner une déshydratation sévère et une insuffisance rénale mortelle

Dans les zones endémiques, la prévention du choléra consiste essentiellement en des mesures d'hygiène, et notamment empêcher le croisement de la chaîne alimentaire avec la chaîne des excréments.

Sur le plan personnel, il convient de se laver soigneusement les mains. Il faut nettoyer et désinfecter tout ce qui a été au contact avec de la matière fécale.

En ce qui concerne la nourriture, il convient d'utiliser une eau saine pour l'hygiène, la boisson et le lavage des aliments : si le pays ne dispose pas d'un réseau d'élimination des eaux usées et de traitement des eaux, utiliser une eau bouillie ou javellisée. 
Il faut se méfier des sources « cachées » d'eau contaminée : fruits et légumes pouvant avoir été lavés avec de l'eau souillée (il faut les peler). 
En ce qui concerne les mesures collectives, organiser l'apport d'eau potable au minimum pour la boisson et la vaisselle et l'élimination des selles.

Sept pandémies sont recensées :
- première pandémie (1817-1825) : partie de l'Asie elle touche l'Afrique orientale et à partir de 1823 l'Asie Mineure et dans la foulée, la Russie, et l'Europe.
- deuxième pandémie de choléra (1826-1841) : l'épidémie se propage à partir de la Mecque vers l'Égypte puis l'Europe.
- troisième pandémie (1846-1861) : l'épidémie partie de la Chine touche le Maghreb (en particulier l'Algérie) puis l'Europe.
- quatrième pandémie (1863-1876) : elle touche l'Europe du Nord, la Belgique en 1866, puis la France, l'Afrique du Nord et l'Amérique du Sud.
- cinquième pandémie (1883-1896) : l'épidémie diffuse à partir de l'Inde vers l'est et l'ouest sur plusieurs continents.
- sixième pandémie (1899-1923) : à partir de l'Asie, l'épidémie se répand en Russie et de là en Europe centrale et occidentale.
- septième pandémie (depuis 1961) : la septième pandémie, partie de l'Indonésie en 1961, envahit l'Asie (1962), puis le Moyen-Orient et une partie de l'Europe (1965), et s'étend ensuite en 1970 au continent africain, et en 1991 à l'Amérique latine. 
    
En 1854 pendant la troisième pandémie, la commune de Charrey est touchée par ce fléau qui s’abat rapidement.

Le village est décimé, on compte 38 morts en trois mois.
Le premier décès a lieu le 21 juillet 1854. 
18 personnes de sexe masculin
20 personnes de sexe féminin dont 8 enfants, au 20 octobre 1854.

Les familles de Charrey les plus touchées : 
Familles ALLARD, LOGEROT, BELLUGON, GILLOT, CHAUVEAU, CONTET, MAIRE, LEVOTRE, GREBILLE, REMY, BOYAUX, GUYOT.

Pendant cette période on demande aux familles concernées de boire des boissons stimulantes, comme la Chartreuse, l’Elixir de GARUS, le crème de menthe, l’eau d’arquebuse et du vin chaud.
On entourait le malade de briques chaudes et de cataplasmes, tout en frictionnant ses membres.
Les conseils du Maire de l’époque et des médecins, pour éviter la maladie sont les suivants :
Aérer les logements et les nettoyer le plus souvent possible.
Eviter les excès d’alcool.
Eviter les fruits acides, les crudités, attention au lavage des légumes.
Surtout se garder du froid et de l’humidité la nuit.
Enfin il a été constaté que les malades sont quasiment tous atteints entre minuit et quatre heures du matin.
Comme par miracle l’épidémie s’arrêta début 1855.
Pourquoi personne ne l’a mentionné sur un registre quelconque ?


Anectode

Une pratique dans la région que certains anciens habitants ont encore en mémoire, parce que racontée au fil des générations, consistait à charger les malades du Choléra dans une charrette emmenée au grand galop en choisissant les chemins les plus mauvais, les plus secouants . . .
Il n’est, hélas, pas possible de vous dire si les malades en guérissaient ou alors mouraient plus vite.
                                   

                  

          

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